Se préparer à la période post-natale : Connaître et comprendre les besoins du nouveau-né et de la nouvelle maman
Quand on est enceinte, on pense souvent à se « préparer à accoucher », cette préparation est même prise en charge par la sécurité sociale... Mais on pense peu à se préparer à l'après naissance... Alors, certes, il est difficile de présager ce que sera notre vie après la naissance de notre enfant (d'ailleurs, c'est valable aussi pour l'accouchement : il est impossible de savoir comment se passera l'accouchement au final avant de l'avoir vécu, et ce, quelque soit notre préparation), mais il peut être très utile d'anticiper le « post-partum »... Car une chose est sûre, la vie ne reprendra pas exactement comme avant une fois que bébé sera là !
L'accouchement marque la fin de la gestation, mais aussi et surtout le début d'une nouvelle vie pour le bébé qui est né et pour cette femme devenue mère
(pour la première fois ou mère de cette enfant), pour ce couple devenu parents (si couple il y a).
Les premières semaines qui suivent la naissance d'un bébé est un espace temps bien particulier : le temps se ralentit et s'accélère à la fois ;
nos repères sont chamboulés :
- bébé s'adapte à son nouvel environnement et a des besoins fondamentaux qui réclament une attention quasi constante ;
- le corps et l'esprit de la jeune maman subissent des transformations importantes : processus à la fois de « dégestations » et de « matrescence » ce qui impliquent des besoins souvent méconnus.
Alors, pour bien réussir cette période, pour l'anticiper et se préparer à la période post-natale, il est bon de connaître et de comprendre les besoins des nouveau-nés et des nouvelles mamans pour prévoir une organisation permettant de répondre au mieux à ses besoins !
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Les besoins du nouveau-né
Bébé vient de naître, il a quitté le monde utérin, le giron maternel qui répondait à tous ses besoins... Il a vécu la grande traversée qui l'a conduit dans notre monde terrestre... Il respire pour la première fois, voit la lumière pour la première fois, il découvre, la faim, le froid, la séparation...
Frédérick Leboyer, dans son livre « pour une naissance sans violence » publié en 1974, jetait alors « un pavé dans la marre » en portant son regard sur l'enfant qui vient de naître ; il faisait un véritable plaidoyer pour atténuer la souffrance de la naissance pour les bébés...
50 ans plus tard, cette question reste d'actualité : comment peut on adoucir ses premiers instants de vie ?
D'abord, en comprenant les besoins vitaux d'un nouveau-né. En voici les principaux :
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être dans un environnement apaisé et en sécurité (pas trop de bruit, lumière tamisée, être en mouvement car il n'a jamais connu l'immobilité)
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être au chaud et éviter de perdre trop d'eau
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besoin d'être en contact corporel si possible avec sa mère
=> le peau à peau permet de pouvoir répondre aux 3 besoins précédents car il permet de pouvoir sentir l'odeur de sa mère, d'entendre sa voix et le battement de son cœur, d'être à la bonne température, en mouvement, de se sentir en sécurité ; Bref, il permet de retrouver son « univers sensoriel » d'avant la naissance
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de se nourrir (les réflexes de reptation, de fouissement et de succion sont là pour permettre au bébé de trouver le sein et de téter et ce quelques minutes à peine après sa naissance)
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de digérer, d'éliminer, d'être tenu propre
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de dormir (un nouveau-né dort entre 16 à 20h / 24h) et c'est essentiel à sa survie et à la construction de son cerveau
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s'immuniser (la naissance par voie basse et l'allaitement permettent au bébé d'enrichir son microbiote grâce à celui de sa maman)
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et de S'ATTACHER : l'attachement est un besoin vital au même titre que se nourrir (voir même plus important que se nourrir) car la survie du nouveau-né dépend de l'adulte. C'est pour cela que l'accouchement est le moment où le corps de la femme produit le plus d'ocytocine.
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Le bébé a besoin juste après la naissance de pouvoir « plonger son regard » dans celui de ses parents (on parle de « proto-regard ») et de rester « coller » à sa maman le plus possible. Il a besoin que l'on apporte une réponse rapide et adaptée à ses autres besoins.
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Le bébé a besoin d'AMOUR
Sur le besoin d'amour du nouveau-né, je vous partage ce magnifique texte de Frédérick Leboyer dans son livre « Pour une naissance sans violence »
paru en 1974 :
« A ce nouveau-né que la liberté affole (...)
Comment faire comprendre à ce bébé ?
Très simplement.
Il faut parler, à cet enfant, son langage.
Il faut parler cette langue universelle
qui se parle partout, qui n'emploie pas de mot,
qui se comprend à tous les âges,
et qui s'appelle,
l'amour.
Parler d'amour... au nouveau-né !
Naturellement.
Il faut lui parler comme se parlent
les amants.
Et les amants, que se disent-ils ?
Ils ne se parlent pas, ils se touchent.
Pour ce faire, ils ferment la lumière
Ou simplement, les yeux.
Ils refont nuit autour d'eux
dans les ténèbres retrouvées, en silence, ils s'effleurent,
ils se parlent.
Ils s'entourent de leurs bras, ils refont la chère, la vieille prison qui les protège du monde.
Ce sont leurs mains qui parlent,
ce sont leurs corps qui se comprennent.
Oui c'est ainsi qu'il faut parler au nouveau-né,
avec des mains légères
mais attentives
mais amantes,
qui vont lentement, lentement,
au rythme de « son » souffle. »
- Les besoins de la jeune maman
L'accouchement marque la fin d'une étape, celle de la gestation, mais le corps et l'esprit de la jeune maman subissent des transformations importantes :
- processus à la fois de « dégestation » aussi appelé le « Quatrième trimestre de la grossesse » (Ingrid Bayot Sage-femme explique très bien ce processus dans son livre qui porte ce titre).
- et de « matrescence », processus de devenir mère qui se poursuit d'ailleurs au delà des premiers mois.
Donc, après l'accouchement, du côté de la maman, les besoins sont intenses aussi, en voici les principaux (liste non exhaustive) :
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récupérer au mieux de l'accouchement et retrouver de l'énergie
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s'habituer à son nouveau corps qui n'est plus celui d'avant (avec un ventre « mou », des seins qui gonflent pour pouvoir allaiter, des lochies – pertes de sang dans les jours et semaines qui suivent l'accouchement, des éventuelles cicatrices – d'épisiotomie, de déchirure ou de cécarienne, un périnée qui s'est distandu ; des hémorroïdes etc.)
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permettre au corps de retrouver peu à peu un fonctionnement « normal » de corps non gestant. Il se déroule sur plusieurs semaines et mois après la naissance
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DONC , BESOIN DE PRENDRE SOIN DE CE CORPS qui peut être douloureux et remplir son réservoir d'énergie
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Etre au calme, sans « pression » extérieure pour traverser sereinement tous les bouleversements de l'après-naissance, de « devenir mère », ce qui lui permettra de pouvoir s'occuper au mieux de son bébé
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S'ADAPTER ET REPONDRE AUX BESOINS INTENSES DE SON BEBE par une présence attentive et aimante
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CREER DES LIENS avec son bébé pour lui permettre une adaptation la plus douce et facile possible à son nouvel environnement
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se sentir AIMEE, et soutenue inconditionnellement ; elle a donc besoin de CALINS, de marques d'affection, de massages, de tendresse, de douceur !
Alors, vous me direz, « ça fait beaucoup » !! Oui, ça fait beaucoup ! Ce n'est pas rien d'accueillir un nouveau-né et de devenir mère ! Et pourtant tout cela est encore trop souvent ignoré ou minoré !
Alors que peut-on faire pour faciliter cette période ? Que peut-on faire pour préparer le post-natal ?
Je vous en parle dans le prochain article sur mon blog :
pour le lire c'est par ici